J'écris, je danse, je scrute le monde qui m'entoure, un monde en audio-visuel. Un monde aussi en mouvement, en matières animées, un monde où s'impliquer, s'engager, créer ensemble : l'art au sein du social !

B O N V O Y A G E . . .



jeudi 3 mai 2012

habiter la danse des objets et des images

Prestidigitation n°2 / petite physique amusante

Nous avons remarqué qu' au delà d'une certaine proximité physique avec les objets, nous n'entrions plus en relation qu'avec la vue avec ces objets. Nous avons alors essayé de "retarder" les interprétations qui nous venaient, par exemple de ce à quoi nous faisaient penser ces objets. Quand nous nous sommes rapprochés assez près de ces objets pour qu'une proximité intime s'établisse avec eux, nous avons pu les percevoir d'une autre façon, par le corps, un peu comme lorsqu'on est près d'un mur dans le noir et qu'on sent la proximité de ce mur, ou quand on peut différencier par nos sens si on se trouve dans une grande pièce ou une petite pièce sans avoir forcément à en vérifier avec les yeux. Il semble que nos yeux perçoivent en deux dimensions, et font appel à une mémoire, une mémoire plus tactile, et kinesthésique, pour reconstituer le sens de la globalité. Alors si on va directement au sens du toucher et du mouvement pour percevoir les images, on va peut-être à la source des images. pour cela, nous avons dû passer du temps avec juste un objet. Commencer à le sentir avec notre corps, la proximité, l'orientation, la sensualité lorsqu'on s'en rapproche tout, tout près...le sentir avec les mains, le bras, le cou... des images sont venues : quand je me hisse couché sous un porte manteau, je me souviens enfant m'être souvent caché sous des lits, ou bien se caler contre le montant vertical de ce même porte manteau et je suis en train de regarder la mer en m'appuyant contre un réverbère... Je ne cherche pas ces images, je ne vais pas dans l'exploration avec l'intention d'élaborer des images, je suis juste en train de percevoir, et dans cette action de percevoir en relation à un objet, il y a des images qui s'invitent. Mieux, je suis l'image. Puis nous nous sommes éloignés des objets en maintenant une relation à ces objets, en sentant l'objet à distance, c'est à dire en percevant sa place dans l'espace, sa forme que nous avions appris à connaître, en maintenant la relation à la présence de l'objet dans l'espace. Puis nous nous sommes assis à l'autre bout de la salle et nous avons regardé les objets à nouveau. Ils étaient habités de mille histoires.

Tâm Nguyen-minh, résidence avec H. Fraysse à Nérigean pour "Prestidigitation", le 3 mai 2012

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