Trajet du retour, seul, dans les rêveries de celui qui n'a plus de prise sur le pays qui s'en va à travers les vitres du bus,
ou... serait-ce moi qui m'en vais ?
Les numéros de l'avenida Rivadavia défilent : 5000, 6000... 11000, passent et disparaissent en emportant avec eux les morceaux de souvenirs morts nés ;
de ce qu'il me reste à parcourir pour de prochaines destinations sur ma terre américaine, des initiations s'imprimant dans mon corps ouvert, à vif.
Juste quelques repères - une destination vague - La France - et des traces encore lourdes d'une terre qui m'a marquée de ses accents chauds.
Des accents d'ailleurs, d'ailleurs, sans le texte, ou ce qu'il reste.
En creux l'appel récurrent d'une vieille chanson , mélodie passée de chants de la terre ( si ancrés en leur temps !).
Je ne l'avais pas vu : le grand père argentin est là. Rencontre autour d'une pièce d'un peso. Lui, sa famille, compagneros soudains de banquette. M'accompagnent jusqu'à mon "boarding", famille d'adoption d'un instant. Moi : surpris, puis réchauffé au coeur par la proximité retrouvé du contour concret de ces êtres qui habitent, des corps, une famille, des voix.
Cette mémoire me revient et je tiens dans mes bras ma chiquilla Anahi et je m'étonne des promesses qu'elle m'éveille et du flux du temps.
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j'aime beaucoup ton écriture
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